Press clipping
Interview
Metal Mania N°2, in french (October 1997)
Page 1 de 3 (retranscription)
(…) Black Swords (B.Iron: batteur; Gloom State Of Rotting Mind (Gloom): chanteur, actuellement bassiste, originellement guitariste et claviériste; et Benja.: guitariste); ils vont nous parler de leur musique et leur philosophie. Préparez une boite de Prozac, car leur vision du monde et de la vie est des plus pessimiste. (…) par Jean-François Lahaut.
Jean-François: D'où viennent vos pseudonymes, d'une période bien précise?
Gloom: En partie, mais ça vient surtout de ma personnalité ["Gloom State Of Mind" veut dire "Glauque état d'esprit", et j'ai rajouté "Rotting", parce que mon ancien pseudonyme était "Rot" ("pourriture"), (je l'ai gardé, mais sans insister dessus)].
B.Iron: Moi, avant, c'était "Black", mais c'était plutôt du provisoire, en attendant mieux. En fait, mon pseudonyme actuel et définitif est "Byron", que j'écris "B.Iron", pour "Black Iron": le "fer noir" (rien à voir avec le Black Metal).
Jean-François: C'est vrai que j'ai rarement écouté quelque chose d'aussi déprimant que Black Swords …
Gloom: … Merci, merci! (Rire). Beaucoup de gens nous disent que c'est fort pessimiste et dépressif, mais, moi, je suis tellement là-dedans que ça me paraît normal, voire pas assez sombre, ni même assez dépressif.
Jean-François: Si vous évoluez encore dans ce sens là, qu'est-ce que ça va être?
Benja. (avec humour): On se suicidera (en concert, par exemple).
Jean-François: Et le nom du groupe vient des mêmes origines que vos pseudonymes?
B.Iron: En fait, c'est l'inverse: mon pseudonyme vient du nom du groupe. Black Swords, ce sont des épées forgées — comme on forge son propre destin — dans du métal noir. Donc au départ, c'est une base noire; de plus j'ai trouvé ça tellement évident, je me suis dit que ce nom tombait tellement sous le sens, que personne n'y a pensé. Avant, on se disputait au sujet du nom du groupe, on avait des trucs comme: Black Philosopher, Blacksmith Of The Doom, puis dès qu'on a trouvé ça…
Jean-François: Avez-vous des antécédents musicaux?
Benja.: Pour moi, quelques autres groupes, dont deux de hard-core, le plus sérieux des deux changeait de nom toutes les semaines (Rire). Ça n'a pas vraiment évolué, on a fait cinq répétitions.
Gloom: Je précise que B.Iron et moi-même, n'aimons pas le hard-core.
Jean-François: L'état d'esprit est totalement différent, je suppose?
Gloom: Oui, ça n'a rien à voir.
B.Iron: Pour moi, d'un point de vue purement technique, n'importe quelle musique, ça passe. J'adore jouer du Jazz, même si ce n'est pas ma tasse de thé, j'irais même jouer dans un groupe de hard-core pour me faire du fric. Mais pour ce qui est de la philosophie, il n'y a que celle du Doom avec laquelle je suis entièrement d'accord.
Benja.: (C'est pour ça que je suis dans Black Swords, c'est uniquement pour le fric) (Rire).
Gloom: Pour en revenir à nos antécédents, B.Iron et moi, nous avons débuté avec Aran, on était ses musiciens, puis j'ai commencé à composer mes riffs, ce qui ne lui a pas trop plu. Il a alors fait son groupe de son côté (tout seul), et nous, on a fait le nôtre: Black Swords.
Jean-François: Et donc, quand votre groupe est-il apparu?
Gloom: Il y a environ trois ans.
Jean-François: Et vous n'avez toujours pas de vraie démo?
B.Iron: Non, parce que avec mes études (et celles de Benja.), on n'a pas trop le temps, et je n'ai pas du tout envie de me presser. Je pense que si on se presse dans l'état actuel des choses, faire une démo le plus vite possible, des concerts le plus vite possible et risquer de ne pas être prêts, sans avoir un vrai bassiste, ni même le son qui nous convient, on risquera plutôt de se casser la gueule. On attend d'avoir une base solide.
Gloom: De plus, on aimerait bien acheter notre propre matos pour enregistrer, avoir le temps de bien faire les choses à notre manière, plutôt que de rentrer dans un studio et payer cher pour une petite semaine d'enregistrement.
Benja.: On avait une tournée américaine, qu'on a refusé à cause de nos études respectives (Rire).
Jean-François: Bon, comment définiriez-vous votre musique, c'est un mélange de …
Benja.: … De bruits…(Rire).
B.Iron: Non. En fait, il y a deux versions de Black Swords: la version studio, avec un maximum de choses, et la version concert, plus basique. L'idéal, ce serait d'avoir la même chose concert/studio, mais en studio, on variera les instruments avec le synthétiseur (DR5), (c'est surtout Gloom qui en compose).
Jean-François: Justement, qui compose et qui écrit?
Gloom: On écrit les paroles, puis on écrit la musique par rapport aux paroles (ce qu'on ne faisait pas au début). C'est B.Iron et moi qui avons toujours écrit les paroles, mais si Benja. écrit des paroles à notre goùt, on peut les insérer.
B.Iron: Au niveau de la musique, ça dépend, si c'est une de mes chansons, j'ai peut-être trouvé le riff de base, mais bon, moi je ne suis ni bassiste, ni guitariste, ni rien du tout, donc évidemment, ça évolue.
Gloom: C'est surtout moi qui compose et fait les arrangements. Pour l'instant, Benja. (après dix mois dans le groupe) n'a pas eu l'occasion de composer, il a juste adapté deux riffs à sa manière.
Jean-François: Dans vos textes, vous parlez d'une certaine vision du monde. Pourriez-vous développer …?
B.Iron: Ma vision se rapporte à peu près à ma définition du Doom, c'est-à-dire: des paroles dont la musique vient renforcer le sens. Par exemple, je peux dire un texte complètement neutre, et puis pour apporter de l'émotion, je peux dire un texte avec différentes intonations,